M. B. Reymond fit des études de photographie àl'ecole de Verey en Suisse, il poursuivit ses études de photojournalisme. Il sortit de ses quelques années d'apprentissage avec l'idée bien claire de la voie qu'il désirait suivre. Henri Cartier Bresson le guida et lui révéla à travers son oeuvre et par ses écrits théoriques entre autre sur l'instant décisif, la magie d'un instant qui n'existe que dans le monde bidimensonnel. M. B. Reymond se pose la question comme beaucoup d'artiste photographe contemporain, sur les notions de "réalité" et de "vérité". Il transfigura la réalité visible. Bernard Reymond fait parti de cette génération d'artiste pour qui l'ordinateur fait parti intégrante du paysage technologique, passant par le médium photographique, il apprécie le potentiel sans limite de l'informatique, un objet entouré de mystère puisqu'on ne peut le connaître dans ses moindres confins. Malgré la présence trés forte de l'outil informatique, B. Reymond se considère avant tout comme un photographe, certainement avant gardiste. Plusieurs séries de photographies ménagent son trajet artistique, pour l'heure son travail consiste en trois thèmes principaux, les Disparitions, les Intervalles et Vous êtes ici, thèmes d'ailleurs récompensés l'année dernière par le CCf, collectif d'artistes photographes. Ces trois sujets recourent à la photographie et à l'informatique, exploités par ailleurs de manière radicalement différentes. Briévement, les disparitions, aux apparences de photographies conventionnelles, ou le titre évoque clairement que quelqu'un ou quelque chose s'evanouie ou a disparu, sans que l'on ne sache ni dire quoi ni comment. L'image représente des personnages souvent seuls sur une place vide, figés dans un espace temps recomposé. Les intervalles nous livre un document fidèl à une réalité, pourtant les photographies connaissent un montage reconstitutif entre lieu et personnages. Plusieurs prises pour une seule photographie. La supercherie est telle que nous croyons avoir à faire a un ou des paysages grouillant d'activités, saturés d'une multitudes d'êtres humains jusqu'a ce que l'on repère que ces personnages représentés ne sont que des clones d'une seul et même présence physique. Nous nous trouvons alors confronté au mouvement, réadapté à l'outil photographique, lui figeant, il nous démontre une évolution, une scène évolutive et poutant paralysée par un temps de prise. Dans la série vous êtes ici sur laquelle je me suis le plus arrété nous livre une cassure radicale avec la réalité, résultat direct de l'importance de l'utulisation de l'outil informatique. B. Reymond fasconne des paysages avec un logiciel permettant d'élaborer des topographies tridimensionnelles. Il est pourtant claire, non pas au premier regard, mais dans une suite de vision analytique, que ces paysages sont une création par rapport à la photo d'un personnage dont les couleurs des vétements et les formes sont transformées en un paysage, il y choisit alors un point de vue et y replace le même personnage, a échelle humaine. En thermes plus approrié "L'artiste commence par prendre en photo un individu. Il scanne le personnage et introduit l'image dans le logiciel de création de paysages. L'ordinateur génère une vue tridimensionnelle à partir de l'image donné dans laquelle l'artiste peut choisir un point de vue virtuel. Il peut visionner le paysage de toute altitude comme s'il se trouvait dans un ballon." Série de photographies ironique, le personnage constitue lui même son lieu et son propre paysage, un paysage mental, virtuel, un paysage "post postmoderne". Mathieu Bernard Reymond crée alors des photographies qui sont à la fois des portraits parce qu'elles reproduisent avec fidélité les traits du sujet mais aussi des paysages parce qu'il ressemblent a des panoramas avec un étrange aspect désertique ou polaire, parfois presque issus de la science fiction. M. B. Reymond, photographe conemporain, mélant informatique et art du regard à un instant T, intéraction entre deux mondes qui lui permettent d'en créer un troisième, un réel plongé dans un fictif ironique, manipulé par l'homme et la machine.